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Y a pas que les vaches, les moules aussi pètent …
par Gérard Scheer

Nous sommes foutus, il importe de s’en convaincre. C’est juste une question de temps, et bien sûr, c’est de notre faute. Avant la fin du monde et des haricots réunis, faites pénitence, larves humaines qui avez le front et l’outrecuidance de déranger l’équilibre divin de notre Mère la Terre. Car voyez vous, les gaz à effet de serre, ces tueurs tellement à la mode chez les Pénitents de l’Apocalypse ont encore frappé. On est loin des joyeusetés nuisantes faites de CO2, braves gens. Voire des rots et des pets des vaches qui émettent du méthane, autrement plus dangereux, sans parler des champs de riz que des milliards d’asiates (forcément fourbes et irresponsables…) s’obstinent encore à cultiver, parce qu’ils ont le culot de vouloir manger tous les jours, de plus en plus, et même pas bio. Eux aussi, ces champs de la mort, émettent du méthane.

Laissons là ces gaz a effet de serre que l’on pourrait qualifier de véniels, car Gaïa, notre chère Mère-Patrie est aussi empoisonnée par un autre gaz, autrement plus virulent : 310 fois plus agressif pour notre mamounette chérie que le CO2 et 12 fois plus poisonneux que le méthane . Mesdames et messieurs, j’ai le triste devoir de vous présenter le nouvel assassin de la planète : le protoxyde d’azote. Une vraie chiennerie de saloperie, dont la formule chimique est N2O. Tout ce que la planète compte comme frissonneurs de fin du monde avait déjà entonné il y a quelque semaines le kaddish de la grande Gaïa, lorsque le professeur Pertti Martikainen, de l’université de Kupio, en Finlande, avait calculé que les zones limites du permafrost, celles qui ne sont pas gelées toute l’année émettaient tous les ans 100 000 tonnes de protoxyde d’azote, soit un peu plus de trois millions de tonnes d’équivalent CO2… Ils en sont encore inconsolables.

Sachant que le gaz à effet de serre le plus nocif est la vapeur d’eau des nuages cela représente une cinquantaine de gros nuages et puis basta. N’étant pas scientifique, je n’ai pas le droit de dire cela, c’est clair. Je n’ai pas le droit de dire non plus que les nuages sont proportionnellement au CO2 et autres gazouilleries nocives bien plus importants et nuisibles. Tout comme je n’ai pas le droit de dire que tout le monde s’en fout, du seul fait qu’on ne peut pas culpabiliser les humains avec les nuages, parce que c’est la nature, notre gentille maman qui nous aime, qui les fabrique ; et que bien sûr la nature ne se trompe jamais, comme l’ont prouvé les nombreux retournements climatiques qui ont eu lieu quand les humains n’existaient pas encore. Alors je ne le dis pas, mais je le pense vraiment.

Donc, pour être dans la ligne des chantres de la fin prochaine, à cause que c’est rien que la faute aux humains, je poursuis donc l’histoire des horribles méfaits du protoxyde d’azote. Pour vous apprendre, braves gens, que les moules, escargots et autres innombrables insectes aquatiques aussi pètent. Ce faisant leurs prouts, ils émettent du protoxyde de la mort qui tue. Pas de grosses quantités chacun, mais des centaines et des centaines de milliards de fois, cela peut avoir une influence négative sur le climat-qui-se-réchauffe. Le protoxyde d’azote, je vous le dis, est un serial killer. D’autant qu’il est inodore et incolore.

L’azote est un gaz inerte qui compose 78% de l’atmosphère et ses combinés chimiques, les nitrates et nitrites  existent en quantités phénoménales sur la terre, au point que l’azote et le quatrième atome le plus présent sur notre planète. Mais c’est de notre faute que tout cela arrive, puisque nous épandons ces nitrates dans nos champs, pour nourrir cette vermine pullulante et grouillante qu’est l’espèce humaine. Et les petites bêtes de la nature se régalent d’azote, qu’elles transforment en protoxyde qu’elle rejettent ensuite. Parole de malthuso-gaïanien, si tous ces fils de singe bouffaient bio, la Terre-Maman ne serait pas polluée par le protoxyde d’azote. Toujours pareils, pensent qu’a bouffer, ces salauds d’humains, creusent la tombe de la planète avec les dents : et donc, à cause de ces voraces, l’influence sur le climat de tout ce protoxyde est une vraie et dure réalité, une bombe à retardement, la pendule à coucou qui dénombre le compte à rebours final...  Ce n’est pas moi qui le dit, mais Peter Stief, Morten Poulsen, Lars Peter Nielsen , Hans Brix  et Andreas Schramm du Max Plank Institut de biologie marine de Brême en RFA, qui se sont mis à cinq pour trouver ça : toutes ces insignifiantes bestioles répandent dans l’atmosphère une quantité significative de protoxyde d’azote qui of course va hâter the end.

Bon, y a qu’à attendre la fin, puisque nous sommes tous des irresponsables, laide verrue de l’évolution qui défigure ze mother planet. Je me dis que oui. Parce que tant qu’à finir, autant tirer notre révérence  en beauté, à inviter toutes les moules de la création à péter à coeur-joie et à produire du N2O en énormes quantités. Je vous l’ai caché jusqu’à présent, le si méchant-mauvais-nuisible protoxyde d’azote, s’appelle aussi gaz hilarant, quand on le respire on se met à se marrer comme un bossu. Alors quitte à mourir, je rêve de voir notre planète saturée de gaz hilarant. Comme cela j’aurais l’iimmense plaisir de voir crever dans un grand éclat de rire tous ces prophètes du Grand Malheur final. Ils se tordront de à s’en étouffer, ce sera leur tout dernier éclat de rire, et je veux voir cela. Parce que ce sera aussi probablement la toute première fois de leur vie que ces peine-à-jouir auront vraiment ri…

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