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Produits alimentaires. Le prix échappe aux agriculteurs
Les Français paient-ils trop cher leur alimentation ? Un rapport du gouvernement pointe du doigt les prix de certains produits. Et les marges parfois très élevées de la grande distribution.
Plus de 20 % de marge nette sur le jambon, plus de 25 % pour le rôti ! C’est sur le porc, l’une des viandes les moins chères à la production, que la grande distribution affiche les marges les plus confortables. Sur un kilo de jambon à douze euros, l’industriel réalise une marge de 19 centimes, l’hypermarché une marge de 2,55 euros. Pour Eric Besson, secrétaire d’Etat à la prospective, qui présentait hier son rapport sur la formation des prix des produits alimentaires, la viande de porc est la plus rentable. Il parle même d’écart « excessif » entre le produit de base, la viande et le produit transformé. L’exemple du porc est le plus édifiant. Mais celui des pâtes est aussi riche en enseignements : entre avril 2007 et avril 2008, l’envolée du prix des macaronis ou spaghettis, due à la flambée des cours du blé, a été contenu grâce aux industriels, qui ont serré leurs marges, et non à la grande distribution, qui a quasiment maintenu sa part (voir infographie). Le porc, les pâtes : ces deux exemples montrent que ce n’est plus de prix de la matière première qui fait le tarif en rayon.

Des marges plus faibles sur le frais
À l’inverse, les distributeurs prennent des marges plus faibles sur les fruits et légumes frais, qu’il faut vendre vite car ils sont périssables. Idem sur les produits industriels transformés : les grandes enseignes se rattrapaient jusqu’à maintenant sur les fameuses marges arrière, des sommes reversées par les industriels aux hypermarchés en paiement des frais de promotion et mise en vente de leurs produits. Dans les conclusions de son rapport, Eric Besson, qui constate que les prix sont plus élevés en France qu’en Espagne ou aux Pays-Bas mais à un niveau identique à ceux de l’Allemagne, pointe du doigt le manque de concurrence dans la distribution des produits alimentaires.
Trop peu de concurrence
Dans 60 % des cas en France, une grande surface se retrouve en position de leader dans sa ville ou son agglomération et distance nettement son premier concurrent. Autre constat : en développant les marques de distributeur, les grandes enseignes ont développé la concurrence en amont (c’est-à-dire au niveau de la production) sans que la concurrence soit plus forte au stade de la vente. Le secrétaire d’Etat, qui profite de ce rapport pour vanter les mérites de la Loi de modernisation de l’Economie, estime qu’une baisse des prix passe par plus de concurrence. Le hard discount est souvent la réponse fournie, en imitation du système allemand. « C’est une des solutions, pas la solution », rectifie Eric Besson. Le ministre cite l’exemple des Pays-Bas où les prix alimentaires ont baissé à la suite d’une guerre des prix entre distributeurs. Une concurrence plus forte qui, selon le secrétaire d’Etat ne doit pas se faire au détriment des producteurs et des entreprises agroalimentaires...
(source le télégramme 17/12/08)

Dernière modification par isarrée (17/12/2008 13:35:28)