Agriavis Forum,l'agriculture discutée par les agriculteurs!

daniel71 a écrit:

J'ai  enfin terminé ma journée qui m'aura fait perdre 2000 € avec une césarienne pour un mâle mort depuis quelques jours, puis,hier soir vers 19 h une génisse pas rentrée en sabu avec les autres pour manger (je fais du semi plein air). je vais la chercher au fond du pré,donne à manger aux autres puis tente de fouiller la génisse pour voir si tout se présente bien; elle n'a pas l'air coopérante,donc mouchette au nez puis je tente de lui entraver les pattes arrières pour éviter un coup de pied lors de la fouille, pas le temps de lui passer la corde entre les pattes qu'elle m'en balance un coup magistral, rien de cassé mais un gros hématome à la cuisse. je reprends mes esprits,l'aborde avec plus de précautions et arrive enfin à lui mettre la main pour vérifier si tout est là,en effet les pieds et la tête sont là mais encore loin; je la laisse finir sa préparation,chaque fois que j'arrive elle se lève; a un moment donné j'arrive à vérifier à nouveau, tout avance bien, je la laisse encore pousser et vais me soigner la jambe, à mon retour les pieds apparaissent,je tire très doucement le veau qui  sort sans trop forcer, celui-ci a du mal à reprendre son souffle et malgré tous mes soins finit par crever.  Résultat de la journée : 2 veaux mâles en moins,la vache à césarienne pas en grande forme... et moi je boite, pourvu que la génisse ne fasse pas un retournement de matrice. j'irai voir çà dans deux heures,de toute façon,avec la douleur çà m'étonne que j'arrive à dormir.  putain de métier à la con

Bienvenue au club t'inquiéte pas tu n'est pas le seul a ètre concerné par ce genre de problèmes ,il ya des semaines il faut vraiment avoir la foie dans le métier et ètre bien entouré . '' Le forum d'agriavis ca peux occuper en attendant les vèlages de nuit . ''Parmis vous qui a regardé sur france 2 mardi soir en seconde partie de soirée ''les fils de la terre'', un documentaire en autre sur la détresse dans le monde agricole un sujet a te miner encore plus le moral . En fin de compte j'aurai du choisir le plus beau des métiers: céréalier... ( c'est pour rire) .

Comme dit si bien un de mes copains collègue: tant qu'on aura des vaches, des machines et des femmes, on sera qu'emmerdé!

Courage, toute série noire a une fin!

une quarantaine de vélages,soit un total d'une centaine d'animaux

La charolaise demande du travail surtout pour faire teter les veaux , ils n'ont pas la meme vivacité que les autres races. Mais elle est plus docile que les autres races. Tu essaies quelques salers pour commencer, si tu leur porte des gourmandises tous les jours, il n'y a pas de raison qu'elles soient sauvages et elles peuvent affronter l'hiver dehors sans soucis et leurs veaux ne seront que moins malades. Pour ma part,(moi c'est des limousines), cet hiver m'a servi de test et ca a été impeccable alors que celles de dedans ont eu leurs veaux malades (quelques uns). Cet hiver, deux veaux de piétinés, si j'avais su j'aurais laissé les mères dehors. En charolais, un taureau qui fait faire des veaux trop gros ferait vite purger la trèsorerie de l'exploitation, j'en sais quelques chose avec un limousin sur les montbéliardes qui m'a fait faire 5 césariennes en 2011 et quelques vélages difficiles et maintenant c'est la galère pour les faire remplir. Je vais étre obligé de me rendre à l'évidence, il va falloir en réformer. Courage à toi.

Dans mon ex région j'ai quelques exemples qui , il y a 20 ans tenaient à la Charo L aise
Cet élevage occupe des terrains qui ne sont pas labourables mais qui font partie de ferme
Maintenant , que ce soit en Salers ou en Blonde d'Acquitaine ils ne reviendraient  pas en arrière ne serait ce que pour la tranquilité des vêlages--------et le résultat économique
C'est vrai que changer au milieu du berceau de la race -----c'est impensable

En élevage il y a de plus en plus de maladies qui nous compliquent sérieusement le boulot que ce soit laitier ou allaitant et qui nous plombent financierement. Si il n'y avait pas tout ça ce serait plus facile.Mais voilà, on travaille avec des etres vivants comme si c'était tout des enfants qu'on devait soigner.

A Nivelle, pourquoi je changerai de race ? les coups de malchance que j'ai connus arrivent quelle que soit la race.C'est pas parce que j'ai des soucisavec quelques animaux que j'en changerai,et,comme tu dis,le faire dans le coeur du berceau de la race est presque impensable,pourtant il y'en a qui l'ont fait; après c'est une question pratique à tous les niveaux,mais je pense qu'on ne se lance pas dans une nouvelle race sans la connaître vraiment.

A Maxideutz,en général mes veaux se débrouillent seuls pour têter,sauf bien sûr quelques rares cas d'"idiots",mais je pense qu'il en existe dans toutes les races.Mes Charolaises passent tout l'hiver en semi plein-air,elles rentrent manger le soir et je les ferme la nuit pour mieux les surveiller.Il arrive souvent de trouver des nouveaux nés dans le pré et tout se passe bien;il en est même né dehors par le froid ces dernières semaines,du moment qu'ils têtent de suite pas de souci,l'un d'eux est même resté seul une nuit par - 10°,je les avais mal compté le soir en les rentrant,et il n'a jamais été malade.  C'est vrai qu'en élevage de nouvelles maladies apparaissent,mais si la séléction n'avait pas oublié le caractère rustique des races en général nous serions moins emmerdés (bien que je ne plaigne pas à ce niveau là)

A Paysan03, j'ai evoqué plusieurs fois de changer de métier après mes emmerdes de 96 et 2002, mais je me suis toujours dis que je ne retrouverai sûrement pas un boulot où je serai libre de mon temps comme nous avons la chance de l'avoir, nous ne nous en rendons compte que quand on a eu affaire à de gros soucis,et je suis bien placé pour le savoir; même si çà fait jaser certains connards des environs,je ne prends plus la tête à vouloir que tout soit parfait,pourvu que mes animaux soient soignés du mieux que possible,le reste est moins important

babasteph a écrit:

Quand on fait le bilan de sa "carrière" d'éleveur, je pense qu'il y a plus de mauvais moment que de bons. Alors pourquoi continuez? Tout simplement parce qu'on a pas trop le choix. Daniel, quand tu dis en forme de boutade, j'aurais du choisir le métier de céréalier, je pense quand même que ce n'est pas le même métier et qu'ils sont quand même plus gâtés que des éleveurs. Il n'y a qu'à regarder sur Agriaffaires les fermes à vendre: lait, viande, porcs . Je crois que c'est clair. Nous ne sommes pas dans des régions céréalières mais en zone d'élevage. En fait c'est pas que l'on c'est trompé de métier mais on est pas né au bon endroit !!!

La grosse différence par raport a nos colègues céréaliers est qu'en plus  d'une astreinte quotidienne que nous impose une production animale, la période des récoltes surtout la moison oblige a des journées a ralonge . Vu la proximité de notre exploitation par raport a la mer (Bretagne), que tu peux démarer dans du blé vers 16h et cerise sur le gateau tu a une semaine de beau temps pour tout rentrer ( paille comprise) c'est le jackpot ...

Moi aussi j'ai eu çà,les veaux étaient réguliers à la naissance,mais je devais leur apprendre à téter pendant une semaine; heureusement que les trois taureaux ne me donnaient pas la même problématique ! ce souci date d'une vingtaine d'années mais je retouve encore quelques même cas dans sa descendance. Pendant un moment j'avais perdu la patience,mais on n'a pas le choix que d'attendre qu'ils veuillent bien s'y mettre seuls; des fois on dit "il tétera bien quand il aura faim",mais la plupart du temps on a tout faux.
Paysan03, as tu essayé le karsivan ? il parait que çà marche pas mal, sinon une transfusion, jamais essayé car ne connaissais pas la technique.  Comme tu dis,c'est pas toujours facile de tenir le coup et de présever la famille en laissant nos soucis prof en dehors de la maison ; je dis toujours à ceux qui ne connaissent rien à notre métier que la tête travaille 24h/24,même quand on essaye d'en faire abstraction