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Le Conseil spécialisé de FranceAgriMer pour la filière sucre s’est réuni le 25 mars 2010, sous la présidence d’Éric Lainé, Président de la CGB (Confédération Générale des Betteraviers). À cette occasion, FranceAgriMer a dressé le panorama des évolutions récentes du marché du sucre aux niveaux mondial, européen et français.



Au niveau mondial, après l’envolée spectaculaire des cours du sucre en décembre 2009 et janvier 2010, on observe un retournement brutal du marché depuis plusieurs semaines. Les cours du sucre roux se sont dépréciés de 45% depuis fin janvier, passant de 660 à 365 $/t le 23 mars dernier. Les cours du sucre blanc ont suivi la même tendance, chutant de 759 à 474 $/t sur la même période. Après avoir dépassé pendant plusieurs semaines le niveau des prix sur le marché communautaire, les cours mondiaux du sucre blanc sont redescendus à un niveau inférieur (350 €/t).

Ce brusque effondrement des cours intervient pourtant au moment où le déficit mondial pour la campagne 2009/10 est revu à la hausse (entre 7,5 à 12 Mt selon les sources), avec des stocks mondiaux au plus bas.
Les perspectives de production 2010/11, en forte progression au Brésil (40 Mt) et en Inde (entre 25 et 26 Mt)
contribuent à cette chute des prix. Prises de bénéfices et retrait des fonds financiers des marchés à terme par
anticipation de la nouvelle récolte ont déclenché ce revirement brutal en favorisant l’attentisme des pays acheteurs.

Au niveau européen, l’Union européenne retrouve en 2009/10 sa place de second producteur mondial de sucre derrière le Brésil, avec une production de 18 Mt en hausse de 2 Mt par rapport à 2008/09. La production disponible sous quota atteindra 13,3 Mt et celle du sucre hors quota 4,7 Mt.
L’augmentation de la production hors quota sera absorbée par la progression des ventes de sucre industriel sur l’UE (2,13 Mt) et par des exportations sur pays-tiers d’au moins 2 Mt. À ce stade, on ne peut exclure un report de 0,5 à 0,6 Mt de sucre hors quota en fin de campagne.
Les tensions sur le marché mondial n’auront pas suffi à empêcher une progression des importations de sucre en provenance des pays de l’ancien régime ACP et des pays les moins avancés (PMA), par rapport à l’an dernier (+ 60 000 tonnes fin mars). La chute des prix pourrait relancer ces importations sur la deuxième partie de la campagne. Si cette hypothèse se confirmait, le stock du sucre sous quota en fin de campagne pourrait dépasser 1,3 Mt.
Au niveau français, l’équilibre du bilan du sucre sous quota suppose de vendre sur le marché communautaire au moins 1,6 Mt en 2009/10. Le marché du sucre hors quota a trouvé son équilibre grâce aux exportations sur pays-tiers (0,61 Mt) ; le report ne devrait pas excéder 50 000 tonnes en fin de campagne.
Les semis de betteraves 2010 ont été réalisés dans de bonnes conditions. Ils sont, à ce jour, achevés à 80 % comme l’an dernier.



Ouverture de contingents préférentiels avec des pays du Pacte andin
Dans le cadre des accords de libre échange conclus par l’Union européenne avec le Pérou et la Colombie, des contingents d’importation de sucre à droits nuls en provenance de ces pays seront ouverts. Ils porteront sur un volume de 84 000 tonnes de sucre en l’état (62 000 tonnes pour la Colombie et 22 000 tonnes pour le Pérou) et 30 000 tonnes pour le sucre contenu dans les produits transformés, assortis d’une clause d’augmentation de 3% par an. Des discussions sont également en cours avec l’Équateur.




Comité Euro-Méditerranée : Éric Lainé représentera la filière sucre
Les membres du Conseil ont été informés de la création d’un Comité Euro-Méditerranée, transverse à toutes les filières. Un représentant de chaque Conseil spécialisé siègera à ce comité, chargé de suivre les questions relatives aux productions agricoles euro-méditerranéennes (coopération internationale, valorisation des produits de qualité, organisation des filières, projets d’études…).
Le Conseil spécialisé pour la filière sucrière a désigné son président, Éric Lainé, pour le représenter au sein de cette instance.