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C/C du figaro
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Favori pour remporter les prochaines élections en Grande-Bretagne, le Parti conservateur promet de réduire franchement les dépenses publiques.
Après avoir dépensé des dizaines de milliards de livres pour sauver leurs banques et soutenir leur économie, les Britanniques commencent à préparer la sortie de crise. Laquelle nécessitera, comme partout ailleurs en Europe, une gestion particulièrement rigoureuse des finances publiques. Et pour cause : sur l'année fiscale 2009, le gouvernement de Gordon Brown va afficher un déficit public de 175 milliards de livres (190 milliards d'euros), ce qui va le porter au-delà de 12 % du PIB.

Sauf énorme surprise, les conservateurs, emmenés par David Cameron, sont partis pour remporter les prochaines élections en mai 2010. Et ils ne craignent pas d'annoncer franchement les mauvaises nouvelles à leurs électeurs. Dans un discours sobre mais très applaudi lors de la grande conférence annuelle des tories à Manchester, le porte-parole pour l'économie, George Osborne, a annoncé les projets de son parti pour réduire les dépenses de l'État, afin d'éviter d'augmenter les impôts. Les premières cibles de ces économies seront les salariés du service public et les retraités.
En portant l'âge de la retraite pour les hommes de 65 à 66 ans dès 2016 - au lieu de 2026, comme le prévoit le gouvernement -, les conservateurs comptent économiser 13 mil­liards de livres par an. L'âge de départ en retraite des femmes, qui est actuellement de 60 ans, ­convergera avec celui des hommes vers 66 ans, mais seulement en 2020. «Les personnes qui sont déjà à la retraite ou s'approchent de l'âge de la retraite ne seront pas touchées. Mais c'est de cette façon que nous pouvons augmenter le taux de base de la retraite de l'État pour tous», a déclaré George ­Osborne.


Gel des salaires

Le deuxième grand volet du plan d'austérité du parti d'opposition est un gel des salaires en 2011 pour tous les employés de la fonction publique. Ne seraient épargnés que ceux dont les revenus annuels sont inférieurs à 18 000 livres (19 600 euros). Au final, la mesure toucherait 80 % des fonctionnaires, soit un total de 4 millions de personnes, et permettrait d'économiser 3,2 milliards de livres.

Lundi soir, à la veille du discours très attendu de George Osborne, le ministre travailliste des Finances, Alistair Darling, a tenté de couper l'herbe sous le pied des conservateurs en annonçant lui aussi un gel des salaires de la fonction publique. Un geste cependant moins drastique que celui de l'opposition car il ne concernerait que les 750 000 fonctionnaires les mieux payés, comme des juges, des médecins ainsi que des hauts managers du service de santé public.

En faisant cette annonce, le chancelier de l'Échiquier a au passage rompu une tradition bien établie qui veut qu'un parti ne fasse pas de communication quand un autre tient sa grande conférence annuelle. L'opposition faisait remarquer hier que les travaillistes avaient l'occasion de faire ce genre de déclaration lors de leur conférence à ­Brighton la semaine dernière.

La question du contrôle des dépenses publiques n'avait fait l'objet que d'une seule phrase pendant le discours d'une heure de Gordon Brown, pendant lequel il avait plutôt promis un renforcement des services publics.